Une traînée de poussière flottait dans l'air, soulevée par une très légère brise.
Un fin rayon de lune l'éclairait, comme si elle était une diva sur scène.
Les particules s'agitèrent de plus en plus, mues par une force invisible qui les ordonnait.
Elles ondulaient, telles des vaguelettes sur un lac paisible, le soir, quand seul le vent caresse la surface de l'eau.
Chaque mouvement les rapprochait les unes des autres, dans une parfaite chorégraphie.
Impossible pour elles de se rassembler. La nuit était trop noire.
Ce qui filtrait n'était pas assez puissant, pas assez fort pour sceller la poussière en un seul être.
D'être, en plus, il n'en était rien.
Seule une âme, vidée de son essence corporelle, de tout ce qui la maintenait prisonnière sur terre.
Et pourtant, elle ne pouvait la quitter.
La lune l'entendait.
Elle sentait son désespoir et ses cris inaudibles.
Elle savait.
Elle supplia les nuages de la laisser s'épanouir, de lui permettre d'éclairer celle qui ne serait rien sans sa lumière.
Conscients de leur rôle, les nuées s'écartèrent lentement, et la terre s'inonda de la lueur blafarde de l'astre satellite.
Le rayon salvateur fila droit dans la pièce au parquet rayé.
A son contact, la poussière s'agita vivement.
Elle dansa de plus en plus vite, jusqu'à prendre une apparence presque humaine.
Le visage qui apparut alors dégageait une teinte sélène.
En guise d'yeux, deux lunes presque immaculées.
Et tout un corps, harmonieux dans ses formes, evanescent, scintillant.
Lune, voici ton fantôme,
Une créature de nuit pour mener les Hommes à ton reflet.
©Anne Lensdrow 2024-2025. Tous droits réservés.
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