Une salle sombre et étroite.
Pas d'air.
Ou si peu.
Il était là, étendu sur un fin matelas recouvert de satin d'un blanc immaculé.
Ses membres endoloris ne lui permettaient pas de se redresser comme il l'aurait voulu.
Quand il réussit enfin à ouvrir les yeux, ceux-ci s'écarquillèrent instantanément.
En guise de salle, une boîte.
Sa boîte.
Celle de son après-vie.
A la bonne taille.
S'il était mort...
La torpeur se dissipait progressivement.
Il pouvait bouger.
Pas autant qu'il le voulait,
Mais il pouvait bouger.
Une douleur lancinante lui enserrait le cou.
Il passa la main, et sentit deux blessures.
Mais pas de sang.
Elles n'étaient plus que cicatrices.
Il essaya de parler, mais aucun son ne sortit.
Encore trop engourdi.
Quand sa langue frôla ses dents,
Son cri fut inaudible.
La stupeur le saisit.
Puis la terreur.
Quand il comprit.
Les flammes rougeoyantes dansaient faiblement.
Il n'avait pas besoin de chaleur, de toute façon,
Sa température corporelle lui tenait bien assez chaud.
Il passa la main dans ses cheveux, remontant ceux qui lui barraient le visage.
Ses pupilles se contractèrent instantanément
Sous l'effet de la lumière diffusée par le feu.
Il sourit.
Il n'avait pas eu besoin de temps pour apprendre à apprécier son nouvel état.
Sa langue caressa encore une fois ses canines.
Il sourit de nouveau.
Fier.
Il restait dans l'ombre,
Impassible,
Scrutant le spectacle qui s'offrait à lui.
Son visage,
Bien que recouvert d'un masque sombre,
Etait dissimulé derrière un épais rideau
De velours noir.
Sa main, gantée de blanc,
Maintenait le tissu.
Personne ne le verrait.
Alors qu'un éclair rouge lui zébra les yeux,
Il tressaillit.
Le soleil allait se lever.
L'heure n'était plus à la quête, mais au repos.
A regret, il quitta l'alcôve dans laquelle il se terrait
Pour rejoindre ses appartements.
Mais la nuit n'avait pas dit son dernier mot.
A l'instant où il franchit la porte,
Il perçut l'odeur du sang.
C'était la première fois qu'il éprouvait cette sensation.
Celle de se délecter d'une chose qu'il ne connaissait pas.
Il «savait» que ce n'était pas loin,
Mais il ignorait où ça se trouvait.
Il suivit son instinct,
Faisant fi de la lueur irréelle qui voulait transpercer l'horizon.
Il courut à travers la forêt,
Plus loin qu'il ne l'aurait imaginé.
Et il s'arrêta brusquement.
Un loup au pelage noir de jais l'attendait.
Il le regarda droit dans les yeux,
Le fixant de ses pupilles saphir.
Il entendit l'animal parler à l'intérieur de sa tête.
«Ici, la nuit est maîtresse.
Le jour ne viendra pas.
Servez-vous.
Partout où vous en aurez besoin.
Ce monde vous appartient, désormais.»
©Anne Lensdrow 2024-2025. Tous droits réservés.
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